Objectif 2030 : La nécessité d’une réglementation VZÉ plus contraignante

Publié en février dernier, le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) trace un sombre portrait de ce que l’avenir nous réserve. Conçu pour guider les décideurs politiques, il met en lumière l’importance d’agir. Pour limiter l’augmentation des GES, de nombreux gouvernements se sont fixé des objectifs par rapport à l’adoption des véhicules électriques (VÉ).

« Au Québec, il y a encore énormément de travail à faire pour atteindre l’objectif gouvernemental de 100 % des ventes d’ici 2035 », selon Daniel Breton, président et directeur général de Mobilité électrique Canada (MEC). Bien que le gouvernement du Québec vient d’amorcer une nouvelle consultation sur des changements proposés à la réglementation VZÉ (véhicule zéro émission) pour la période 2025-2035, « les documents rédigés et publiés en vue de cette consultation démontrent que la norme VZÉ renforcée, telle que présentée par le gouvernement, demeurerait trop peu contraignante. Ainsi les constructeurs n’auront aucune pression pour vendre des VÉ d’ici 2029 en leur permettant d’accumuler un excès de crédits ».

LAXISME ET LOBBYING

Le laxisme gouvernemental combiné au lobbying des fabricants, qui vont tout faire pour empêcher, retarder ou diluer les lois rigoureuses, ferait en sorte qu’« on risque de se retrouver avec des miettes », puisque les manufacturiers ne se verraient pas forcés d’amener plus de VÉ sur le marché.

Malgré la pénurie de puces électroniques, Daniel Breton souligne que « là où la loi est plus stricte, les constructeurs livrent en premier », en témoignent les marchés chinois mais aussi européens, dont les ventes de VÉ au troisième trimestre de 2021 dépassaient les 20 %, alors qu’au Québec les VZÉ ne comptaient que pour 9,5 % des ventes. « Le Québec se targuait d’être le leader de l’électrification des transports au Canada, ce n’est plus le cas. » Pour 2025, le Québec vise 12 % de crédit (1 crédit = 1 VÉ), comparativement à la Colombie-Britannique qui cible 25 % en 2026 et 90 % en 2030.

6 PILIERS POUR ATTEINDRE LES OBJECTIFS

L’adoption d’une norme VZÉ plus ambitieuse ne constitue toutefois qu’une partie de la solution. L’atteinte des objectifs ne peut pas se faire que sur un seul front. Pour y parvenir, il faut également investir dans les cinq autres piliers du Plan d’Action VÉ 2030, élaboré par MEC. Ces piliers regroupent la formation et l’éducation, les infrastructures, les rabais gouvernementaux, le développement et le soutien d’une industrie canadienne d’électrification des transports et l’exemplarité de l’État.

À plus petite échelle, la transition vers ce nouvel écosystème exigera parallèlement une adaptation dans les garages et ateliers indépendants. Ceux qui se spécialisent dans l’entretien et la réparation de VÉ peinent à suffire à la demande. Bien que les VÉ requièrent moins de visites dans les baies de services, ils nécessitent tout de même une certaine maintenance et peuvent aussi être accidentés. Il n’est pas trop tard pour tirer profit de ce virage rapide.

 

Texte par Isabelle Havasy

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