ASSURANCES ET VÉHICULES ÉLECTRIQUES : À QUOI S’ATTENDRE?
(Article publié dans le magazine Innovations Automobiles, juin 2024)
Par Marc Bardiaux
L’arrivée des véhicules électriques (VE) représente une véritable révolution sur la planète automobile. Le domaine des assurances n’échappe pas à ce bouleversement. Un survol de l’état actuel des choses…
L’urgence climatique stimule la réflexion et génère son lot d’innovations. Ainsi, les VE peuplent de plus en plus nos routes, entraînant dans leur sillage une foule de nouveautés technologiques, occasionnant à leur tour plusieurs changements radicaux. Les assurances n’échappent pas à cette nouvelle donne. En tant que partie intégrante de l’après-marché, les opérations et les coûts des assureurs fluctuent au même diapason que toutes les autres composantes d’un véhicule.
Pour se faire une idée du marché, on notera que le Québec compte actuellement 250 000 véhicules électriques, toutes catégories confondues, et que dès 2030, ce chiffre atteindra plus de 1,5 million de VE. Cette statistique annonce donc plus de changements de grande ampleur dans les années à venir. Les assurances représentant une portion non négligeable des frais de fonctionnement, il importe donc de se pencher avec attention sur cet aspect des choses.
Coût des polices… en progression!
La majorité des intervenants considèrent que le coût des assurances ira en augmentant au fil de l’expansion du parc automobile électrique. Plusieurs facteurs expliquent cette éventuelle majoration. La valeur initiale du véhicule en est un, puisque celui-ci affiche un prix généralement plus élevé que son équivalent thermique et il est ainsi plus onéreux à remplacer en cas de perte totale suivant une collision. Le coût des pièces de remplacement, et en particulier la batterie, fait en sorte que beaucoup d’incidents auront pour résultat une déclaration de perte totale. Notons au passage qu’un plus grand nombre de pièces nécessitent un remplacement plutôt qu’une réparation sur un véhicule électrique, contrairement à son homologue à essence.
La pénurie de main-d’œuvre qualifiée fait également partie de l’équation puisque le véhicule passe plus de temps à l’atelier, faisant grimper du même coup les coûts de location d’un véhicule de remplacement. Sans compter qu’un technicien spécialisé exige en règle générale une rémunération plus élevée, augmentant d’autant la facture de réparations. On ne peut cependant passer sous silence certaines initiatives ayant pour but de minimiser cette hausse des tarifs. Au Québec, par exemple, le gouvernement réduit la taxe sur les assurances pour les VE.
Pour finir, si les coûts des primes d’assurances gravissent lentement une pente ascendante, il importe d’examiner les frais de fonctionnement globalement, et ce, sur une longue période pour se faire une idée plus juste de l’impact financier d’un véhicule électrique, les assurances ne représentant qu’une fraction des coûts.
CRÉDIT IMAGE : Tumisu (PixaBay)