LES HUILES SYNTHÉTIQUES : ENCORE PLUS IMPORTANTES

(Article publié dans le magazine L’Automobile Mécanique, février 2024)

Par Éric Descarries

Chaque année, l’Association des Journalistes automobiles du Canada (AJAC) invite les commanditaires de son événement principal, le Festival des Essais, à participer à cette rencontre où sont présentés et testés les produits.

Voilà une invitation que le groupe Shell-Pennzoil ne refuse jamais! L’entreprise internationale a remis ça cette année et en a profité pour nous parler de produits pétroliers. Elle a délégué un de ses meilleurs spécialistes dans le domaine pour intervenir auprès des membres de l’AJAC sur un sujet populaire. Ce spécialiste, c’est Sean Nguyen et, cette fois-ci, c’est de l’avenir des huiles synthétiques qu’il est venu nous parler.

Déjà, les huiles à moteur sont passées par tellement d’améliorations qu’aujourd’hui, elles contribuent non seulement à un fonctionnement fiable des moteurs, mais elles permettent aussi à ces pièces mécaniques d’économiser du carburant. De nos jours, des pétrolières comme Shell déploient des trésors d’imagination et des efforts en développement de produits pour en arriver à des résultats probants, le plus évident d’entre ceux-ci étant les huiles synthétiques.

La dominance des huiles synthétiques

Les huiles synthétiques ont presque complètement détrôné les huiles minérales, au point où M. Nguyen soutient qu’on approche des 99 % de véhicules à moteur à explosion utilisant les huiles synthétiques. Il ajoute que même les huiles synthétiques d’entrée de gamme procureront une meilleure performance que la meilleure des huiles minérales. Pourtant, il y a une vingtaine d’années, la rumeur voulait que les huiles synthétiques ne les remplacent jamais !

Des viscosités encore plus fines

Selon M. Nguyen, nous n’avons encore rien vu! Par exemple, par le passé, on croyait impossible la compatibilité entre les huiles synthétiques et minérales, mais cette époque est révolue. Au début des années 90, les constructeurs automobiles en sont venus à une entente exigeant que les pétrolières développent des lubrifiants aidant à l’économie de carburant et à la conservation de l’environnement. Ainsi est né l’ILSAC (International Lubricant Standardization and Approval Committee), dont la plus récente recommandation, l’ILSAC-6 (aussi connue sous le vocable de GF-6A et B), est déjà adoptée. Créée en 2020, cette mesure cherche à réduire la viscosité des huiles selon les recherches des constructeurs alors que les produits GF-6B identifient des huiles de viscosité 0-W-16 (mais seulement pour les véhicules les plus récents, alors que les GF-6A couvrent les véhicules plus âgés).

Et qu’est-ce qui s’en vient, selon M. Nguyen? La norme GF-7, et cela, dès 2026. Ainsi, ces huiles seront plus efficaces, moins énergivores et protégeront mieux certaines composantes, comme les chaînes d’allumage. Il a également mentionné la possibilité d’une huile partagée entre le moteur et la boîte de vitesses, les constructeurs visant ces temps-ci à intégrer ces composantes pour n’en créer qu’une. La seule note négative, c’est que malgré leur compatibilité, il sera difficile de recycler des huiles synthétiques qui auront été mélangées à des huiles minérales.