LA RECHARGE EN ROULANT : UTOPIE OU POSSIBLE RÉALITÉ?

(Article tiré du magazine Innovations Automobiles, juin 2023)

Par Daniel Rufiange

 

Le virage électrique est amorcé. Bientôt, la majorité des véhicules seront équipés d’une batterie. Conséquemment, les questions liées à la recharge préoccupent beaucoup les consommateurs. Pour l’instant, elles concernent surtout l’accès pour ceux qui vivent en milieu urbain et le développement du réseau de bornes.

 

Avec la rapidité à laquelle évolue la technologie, d’autres interrogations vont surgir. L’une a trait à la capacité du réseau électrique. Une étude réalisée à Polytechnique et à l’Université de Montréal en début d’année concluait que, si le parc de cinq millions de véhicules québécois était entièrement électrifié, Hydro-Québec ne pourrait soutenir la demande l’hiver avec sa capacité de production actuelle.

 

Notre but n’est pas d’analyser cette étude, car bien des choses vont changer d’ici là, y compris la capacité de livraison d’électricité d’Hydro-Québec. Cependant, si le problème se pose ici, il est clair qu’il se pose ailleurs.

 

Une étude éclairante

 

C’est là qu’une étude réalisée par la Chalmers University of Technology, en Suède, devient intéressante. Les chercheurs se sont penchés sur le potentiel des routes à recharger les véhicules qui y circulent afin de voir quels avantages pourraient en être tirés. Le premier avantage, c’est que la taille de la batterie d’un véhicule électrique (VÉ) qui se recharge en roulant pourrait être réduite de 70 %. On parle d’économies substantielles pour les consommateurs et d’une diminution importante des ressources nécessaires à la production. L’autre avantage, c’est que le stress sur le réseau électrique pourrait être réparti sur toute la journée.

 

Plusieurs pays (dont la Suède, le Danemark et l’Allemagne) testent la possibilité d’utiliser ce type de route électrique à l’aide de différents systèmes placés le long du tracé. Au Michigan, l’aménagement d’une route de ce type est prévu à Détroit dans le cadre d’un projet pilote mené par l’État et la société israélienne Electreon, pionnière dans l’univers de la recharge sans fil pour VÉ. Le département des Transports de l’État  allonge 1,9 million de dollars US pour ce projet quinquennal. La possibilité d’étendre cette technologie sera par la suite évaluée.

 

Des limites?

 

Si la majorité des routes deviennent un jour capables de recharger nos véhicules, ne réglerait-on pas une grande partie de nos inquiétudes? Les chercheurs suédois apportent des nuances. Leurs conclusions montrent qu’une combinaison de routes électriques sur 25 % des territoires les plus fréquentés serait optimale, en plus de la recharge à domicile. Un tel scénario permettrait de diminuer la grosseur des batteries du tiers.

 

Le problème, c’est que cette solution serait viable pour les gens qui habitent près de ces nouvelles infrastructures, pas pour ceux qui en seraient éloignés. Réduire la taille et l’autonomie de leurs véhicules électriques les pénaliserait. Chez nous, on ne peut même pas concevoir l’idée de modèles offrant moins d’autonomie, même si certaines routes proposaient la recharge.

 

Notre boule de cristal

 

Il est impossible de prédire l’avenir, mais la taille des batteries va fondre avec les années et l’autonomie va augmenter; c’est la nature même de l’évolution. Pensez seulement aux téléphones cellulaires…

 

On peut imaginer que certains tronçons de route proposeront la recharge, mais pas comme solution pour tous. On voit la chose comme une option.

 

On s’en reparle dans dix ans.

 

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