VOLKSWAGEN POURRAIT DÉCLENCHER UNE RUÉE VERS L’OR DANS LA FABRICATION DE BATTERIES

Par Piero Facchin

L’inflation n’a pas été favorable aux batteries. Après plus d’une décennie de baisses remarquablement constantes du prix des batteries lithium-ion, la tendance s’est inversée l’année dernière.

La hausse était faible mais notable. Les nouvelles technologies ont tendance à suivre un chemin similaire sur la courbe des coûts, et les batteries n’étaient pas considérées comme une exception. Mais les retards dans l’approvisionnement en matériaux et la demande croissante ont ajouté 12 $ supplémentaires à chaque kilowattheure de capacité, selon une étude de Bloomberg NEF.

Il y a quelques années à peine, les experts interrogés par Bloomberg NEF s’attendaient à ce que les prix totaux des ensembles batterie chutent à 100 dollars par kilowattheure en 2024. Maintenant, cette même enquête indique que l’industrie n’atteindra pas cette étape avant 2026.

Pour l’industrie automobile, qui a largement basé ses objectifs de décarbonisation à court terme sur la baisse des prix des batteries lithium-ion, la hausse ne manquera pas d’ajouter une pression sur leurs résultats. Les constructeurs automobiles ont investi des centaines de milliards dans de nouvelles usines, s’attendant à ce que la demande corresponde à la forte augmentation de l’offre. Des coûts de batterie plus élevés pourraient menacer ces investissements.

C’est pourquoi les fabricants de batteries et les constructeurs automobiles ont fait des heures supplémentaires pour réduire les coûts. GM et Stellantis ont investi dans des sociétés minières, et Ford a signé un accord avec des recycleurs de batteries pour aider à garantir des approvisionnements stables, le tout dans le but de maîtriser les dépenses en matières premières, lesquelles représentent une part importante des coûts globaux des ensembles batterie.

Les fabricants ont également grignoté les marges, réduisant le coût des composants non cellulaires pour économiser quelques dollars. Mais ces coûts ne représentent qu’environ 30 % du total et n’ont pas été suffisants pour contrer les effets des coûts de matériaux et de fabrication plus élevés pour les cellules.

Cela rend les nouvelles de Volkswagen de la semaine dernière significatives. Le constructeur automobile allemand a annoncé qu’il avait réussi, avec le fabricant de presses à imprimer Kœnig & Bauer, à revêtir à sec les matériaux de la cathode et de l’anode d’une batterie lithium-ion. Avec son acquisition de Maxwell Technologies pour 218 millions de dollars, Tesla a pu enduire à sec l’anode mais pas la cathode. La modification des processus de Volkswagen pourrait permettre à l’entreprise d’économiser des centaines de millions d’euros annuellement, a déclaré la société.

Volkswagen gardera sans aucun doute cette percée pour elle-même, bien que plusieurs startups telles que AM Batteries et LiCAP Technologies, aient leurs propres approches du revêtement à sec. Reste à savoir si leurs techniques fonctionnent à l’échelle de la production, mais l’annonce de Volkswagen pourrait inciter les concurrents à se précipiter pour sécuriser leurs propres technologies de revêtement à sec.