UNE NOUVELLE TECHNOLOGIE NÉCESSITE DES OUTILS SPÉCIAUX ET PLUS DE SÉCURITÉ
(Article tiré du magazine Innovations Automobiles, mars 2023)
Par Éric Descarries
Dans le monde de l’automobile, la technologie progresse à un rythme encore plus précipité que ce que l’on avait envisagé. Par conséquent, la venue des véhicules électriques (VÉ) ou hybrides, l’une des technologies qui surprennent par leur évolution rapide, est également l’un des facteurs les plus importants à considérer en ce qui concerne la sécurité dans les ateliers et les garages.
En effet, au cours des dernières années, nous avons vu arriver dans ces ateliers non seulement des outils plus innovants, mais aussi des règles de sécurité plus strictes. Or, les VÉ poussent ces exigences encore plus loin. Qui dit nouvelle technologie, dit nouveaux outils spécialisés et sécurité accrue.
Des outils spécialisés
En ce qui concerne les outils, ce qui se trouve actuellement sur le marché est généralement adéquat. Cependant, de nombreux fabricants créent des outils isolés afin d’éviter une étincelle ou un court-circuit qui pourrait provoquer de graves accidents lorsque les techniciens travaillent avec l’électricité à haute tension présente dans les voitures et camions électriques ou hybrides. Plusieurs facteurs peuvent conduire à des activités à risques. Mais les outils isolés constituent-ils l’unique solution sécuritaire?
Récemment, McLaren Montréal, un concessionnaire de voitures exotiques, a organisé une journée portes ouvertes au cours de laquelle a été présentée la nouvelle supervoiture hybride électrique Artura. Par la même occasion, quelques leçons de sécurité relatives au travail sur des voitures hybrides à haute tension ont été dispensées.
Une formation adéquate
Évidemment, bien avant les outils spécialisés, une formation adéquate est certainement le premier élément à considérer pour garantir la sécurité autour des VÉ. Le technicien spécialisé de McLaren Montréal, Chris Reeves, nous a montré ce qui est exigé dans le garage pour assurer la sécurité de la zone de travail, à savoir un cordon qui délimite l’espace de travail pour tenir à l’écart le personnel non formé qui pourrait s’approcher des points dangereux.
La première opération que le technicien doit effectuer est de couper l’alimentation principale des composants électriques. Il existe un interrupteur ou un contact particulier (chaque marque de voiture a le sien) que le technicien doit désactiver avant d’entreprendre toute opération. Cela permettra de déconnecter ces éléments de la batterie et, dans de nombreux cas, de réduire le besoin d’outils spécialement isolés.
Accessoires clés
En revanche, s’il reste encore de l’énergie électrique dans le véhicule, Chris nous a présenté des gants spécifiques qu’il faut remplacer après un certain temps. Ces gants proviennent d’une entreprise spécialisée qui surveille leur efficacité et doivent être retournés pour échange après une période déterminée. De plus, McLaren exige que ses techniciens portent un casque de sécurité avec un écran transparent pour protéger leurs yeux en cas d’étincelle.
Selon Chris, travailler sur une voiture ou un camion électrique ne devrait pas être plus dangereux que de travailler sur n’importe quel véhicule, à condition de respecter les règles de sécurité. Chez McLaren, ces règles sont dictées par le constructeur britannique. Pourtant, des accidents peuvent toujours survenir. Pour y faire face, le concessionnaire basé à Laval dispose d’outils uniques, comme un grand crochet pour saisir un technicien qui a été victime d’un accident électrique. D’autre part, lors des réparations, Chris fait appel à des panneaux d’avertissement spécifiques pour indiquer si certains fils ou composants sont « sous tension » (dans ce cas, ils seraient rouges) ou « isolés » (orange).
Emplacement dédié aux VÉ
Chez McLaren Montréal, il y a un espace dans le garage dédié à l’entretien des voitures électriques ou hybrides comme l’Artura. En d’autres termes, les outils destinés à ce type de travail sont conservés dans une zone réservée pour éviter toute « contamination ». Évidemment, la nouvelle Artura, au même titre que les autres voitures hybrides ou entièrement électriques, dispose d’un « coupe-circuit » facilement accessible sous le capot avant permettant aux pompiers de couper le courant en cas d’accident.
Travailler sur des véhicules électriques ou hybrides pourrait laisser penser qu’il s’agit d’un métier dangereux. En réalité, ce n’est pas le cas. Il se trouve simplement que la plupart des constructeurs automobiles prennent au sérieux la santé et la sécurité de leurs employés en imposant des règles strictes. Finalement, l’ensemble de ces règles de sécurité devrait s’appliquer à tous les ateliers automobiles qui s’occupent de véhicules électriques ou hybrides, même si ce n’est pas leur secteur d’activité principal.