Les VÉ démocratisés grâce au Ford Mustang Mach-E
Chez Ford, on prétend que le Mustang Mach-E 2021 sera aussi révolutionnaire que le Modèle T, qui a popularisé l’automobile dès 1908, et la Mustang, arrivée un demi-siècle plus tard pour démocratiser les autos sport. Le Mach-E, lui, démocratisera les VÉ!
Finies la hantise d’une autonomie insuffisante et l’excentricité souvent associées aux véhicules 100 % électriques. Le Ford Mustang Mach-E va changer la perception des consommateurs en braquant leur attention sur le plaisir de conduire un véhicule rappelant le pony car originel.
« Comme la Mustang d’il y a 55 ans, le Mach-E, c’est le plaisir, la performance et la liberté », nous a dit le Français Fabrice Jund, le responsable du marketing des véhicules hybrides et électriques chez Ford Motor Company à Dearborn, au Michigan, lors d’une entrevue au Salon de l’auto de Montréal 2020, en janvier dernier.
« La performance, c’est un 0-100 en moins de 4 secondes avec la version GT. Le plaisir, c’est le côté polyvalent avec cinq places, un coffre arrière spacieux, le “frunk” (contraction de “front trunk”, coffre avant) et l’option de quatre roues motrices. Enfin, les deux batteries, qui donnent une autonomie importante (325 et 475 km), c’est la liberté d’aller loin. C’est l’ADN de la Mustang injectée à un véhicule électrique. »
Connecté au client
À l’origine, ce VÉ n’était pas destiné à réinventer la nature de cette auto. Le président exécutif de Ford, Bill Ford, s’y est même opposé, ce qu’il a admis ouvertement lors de son dévoilement à Los Angeles, en novembre dernier.
« Au début, on était sur une position de conformité aux règles gouvernementales mais le marché a mûri et les VÉ sont sortis de l’anonymat », explique M. Jund. L’arrivée de Jim Hackett au poste de chef de la direction de Ford, en mai 2017, aurait également contribué à changer la stratégie.
D’un VÉ générique, qui aurait pu s’appeler simplement Mach-E, Ford en a fait un phénomène auréolé d’une identité mythique. « Car maintenant, il faut quelque chose qui connecte avec les clients, là où on est les plus forts. Et ça, c’est la marque Mustang », croit Fabrice Jund.
Incontournable électrochoc
Cette décision a choqué les afficionados, qui l’ont exprimé avec véhémence dans les réseaux sociaux. C’est comme au début des années 2000, lorsque Porsche avait dévoilé le Cayenne, son premier VUS. Mais le temps a donné raison au constructeur de Stuttgart, dont les ventes et les profits ont quadruplé depuis.
Le choix de Ford repose aussi sur une réalité sous-jacente : le déclin des ventes de pony car. En 2019 aux États-Unis, le plus important marché de la Mustang, Ford n’en a vendu que 72 489. On est loin des 160 975 unités vendues en 2005 et plus encore des 607 500 ventes de 1965!
Une transition qui arrive au bon moment
« Je pense que le marché est mûr pour une démocratisation des VÉ », estime Fabrice Jund. « Les gens vont réaliser que la vie est très facile avec un VÉ : vous démarrez tous les matins avec 325 ou 475 km d’autonomie, selon la version [de Mach-E] que vous avez. Plus de problème. Plus besoin d’aller à la station-service. »
À cela s’ajoute l’image liée au nom. « Lorsque vous aurez ce véhicule devant votre garage, vous n’aurez pas à expliquer pourquoi vous l’avez acheté. Il va parler de lui-même. C’est ce qui le résume le mieux : il est différent et il a le potentiel de devenir un classique de Ford. On ne réinvente pas la Mustang tous les jours. Ça, c’est une expérience fantastique! »
Texte : Luc Gagné
Photos : Luc Gagné et Ford